Le 12 avril dernier, l’équipe de la Fondation a rendu visite à l’association Le Champ des Possibles : récit (avec quelques images) de ce moment entre ville et nature.

 

Une ferme au coeur du Parc naturel urbain du Champ des Bruyères

Récemment développé par la métropole de Rouen sur un ancien hippodrome, le Parc naturel urbain du Champ des Bruyères est un havre de 28 hectares. Enrichi de 5000 arbres – dont un verger conservatoire et une forêt comestible -, il propose une réserve écologique abritant des espèces remarquables et des jardins partagés.

Autre équipement : une ferme pédagogique proche des agglomérations, ouverte à tous depuis mars 2021. Sur une surface d’un hectare, elle dispose d’un espace de culture ouvert, d’une imposante serre en verre de 1750 m2 hébergeant pépinière et planches de culture, et d’un bâtiment abritant des bureaux, cuisine et salle d’accueil des groupes.

Suite à un appel à projets, la Métropole a confié la gestion cette ferme citadine à l’association Le Champ des Possibles, qui éduque à la nature et à la nourriture et sensibilise aux enjeux écologiques et agricoles.

 

Depuis sa création en 2013, Le Champ des Possibles agit sur le territoire rouennais, en conjuguant production maraîchère et ambition pédagogique. Au Parc urbain des Bruyères, elle propose tous les mardis des ateliers « de la terre à l’assiette ». Pour les participants, ils sont une occasion de s’approprier des techniques d’agriculture biologique et de permaculture. Les moments au jardin étant complétés par un temps de convivialité en cuisine, ils sont une occasion de s’informer sur les produits utilisés en cuisine et leur mode de production, sur les principes de consommation locale responsable et, in fine, sur les habitudes alimentaires et les moyens de les changer. Pour la saison 2022, l’initiative est soutenue par la Fondation d’entreprise Rustica. Le financement a permis de proposer davantage de rendez-vous cette année, pour mieux répondre à la demande des publics.

 

Reconnecter les publics à la nature et à leur alimentation

Ce 12 avril, dès 9h30, une quarantaine de personnes de tous âges est réunie autour d’un café d’accueil. Certains sont des habitués des lieux, d’autres sont arrivés plus récemment et deviendront peut-être des visiteurs réguliers. Pour les responsables de l’association, l’un des enjeux de la politique d’accueil des publics est de faire venir des personnes éloignées des sorties de nature et peu familières des enjeux écologiques. Pour faciliter la venue des habitants des quartiers limitrophes du parc, l’association a d’ailleurs embauché Badra, une ancienne bénévole, en tant qu’« adulte-relais » assurant des missions de médiation sociale.

 

Nous sommes au début du printemps, période d’activité intense pour tous les jardiniers. A la Ferme des Bruyères, c’est également le moment de faire les semis et de préparer les terrains à accueillir les cultures. Pour permettre à chacun de mieux se situer, les parcelles sont restituées sur un large plan à l’entrée de la serre. A côté de celui-ci, le tableau récapitulatif des tâches de la semaine est complété en temps réel.

Karen Yvan, coordonnatrice du projet des Bruyères et Marie-Sarah, médiatrice jardin-cuisine titulaire d’un diplôme agricole, récapitulent les activités du mardi précédent. Parmi celles-ci, le repiquage des choux sur une planche de culture amendée avec du compost puis agrémentée de « compost de plateforme » pour repousser les limaces. C’est l’occasion d’évoquer avec l’assistance les modes de contrôle naturels de ces ravageurs : arrosage au goutte à goutte, dépôt de coquilles d’œuf, usage (parcimonieux, pour éviter un déséquilibre du sol) de cendre…

Vient le moment de répartir les tâches entre les participants du jour. A l’intérieur de la serre, désherbage et préparation de planches de culture, repiquage de choux blancs et coupe des plants d’épinards arrivés en fin de cycle avec Marie-Sarah ; semis de courges en pépinière avec Angélina ; à l’extérieur, aménagement de carrés qui accueilleront des protéines végétales avec Badra. Pour chacune des activités, des règles de base sont rappelées : observer comment les cultures ont évolué depuis la semaine passée avant d’agir, interroger les référentes en cas de doute sur l’utilisation des outils. Les participants se répartissent en groupe-action selon leurs envies du jour et les ateliers démarrent dans la bonne humeur.

Alors qu’elle nous fait visiter les lieux, Karen Yvan nous rappelle l’esprit des ateliers : un apprentissage par l’expérience, appliquant le principe selon lequel « soit on réussit, soit on apprend ». Les référentes adoptent donc un regard bienveillant sur les éventuelles erreurs ou les retards de planning.

Démarrer la ferme urbaine : retour sur les premiers chantiers

Les espaces extérieurs sont partagés avec l’association Triticum, qui œuvre pour le maintien de la biodiversité cultivée, en développant des savoir-faire autour de la culture des céréales et des semences paysannes. Si l’ensemble de la surface cultivable n’est pas encore totalement investi, les nombreux chantiers mis en œuvre depuis l’ouverture de la ferme ont permis de s’approprier l’équipement fourni par la métropole. Situé sur un ancien hippodrome (dont les contours ont été respectés dans le découpage global du parc urbain), il était au démarrage non cultivé et non planté. Les sols, caillouteux et drainants, ont nécessité une aggradation, et l’équipe a procédé à des semailles d’engrais verts (notamment à l’intérieur de la serre) pour les décompacter et stimuler la vie souterraine. En décembre 2021, une quarantaine de personnes ont également participé à la plantation d’un « verger insolite » constitué d’arbres parfois exotiques, afin d’étudier leur adaptation au milieu dans un contexte de changement climatique.

Clôture des ateliers : aborder le futur de l’alimentation, sans culpabiliser

A midi, l’ensemble des groupes se réunit sous la serre pour dresser un récapitulatif des missions du jour. Une partie des blocs de culture de la serre a été désherbée, de même que les carrés potagers à l’extérieur. Les choux ont été repiqués avec le concours d’un outil « low-tech » développé par un bénévole, et qui permet de faire sortir les plants de leur godet en série. Cétoines ou hannetons, d’imposantes larves ont été retrouvées à l’occasion de ce chantier, confirmant la richesse retrouvée du sol. Ils sont envoyés au compost froid où ils pourront finir leur croissance.

Les participants sont invités à récupérer les dernières récoltes de l’hiver (poireaux, radis, épinards) pour les cuisiner chez eux, et à se rendre en cuisine pour participer au repas collectif. Les moments de convivialité, après un atelier culture ou un atelier cuisine responsable, font partie intégrante de l’ADN de l’association. Aujourd’hui, chacun a apporté un plat préparé à la maison, fidèle à l’esprit de l’association. Au menu du jour, « Poicamole », flan de butternut, tarte au citron meringuée… permettent de récupérer une partie de l’énergie dépensée au matin, tout en poursuivant les échanges, autour des choix alimentaires cette fois ci.

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La Fondation d’entreprise Rustica soutient les initiatives d’intérêt général visant à accompagner le plus grand nombre vers des pratiques de jardinage favorables à l’environnement, à sensibiliser à leurs enjeux et à améliorer les connaissances en matière d’agroécologie, de permaculture et de jardinage au naturel.

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