Le 9 décembre dernier, l’équipe de la Fondation s’est rendue à Cérilly, dans l’Allier. Cette commune rurale, c’est le lieu choisi par l’association Polymorphe corp. pour développer des activités culturelles et environnementales, en symbiose avec leur environnement.

L’avenir à la campagne, credo de Polymorphe corp.

Créée en 2018, l’association Polymorphe corp. s’est bâtie autour d’un souhait : proposer des perspectives d’avenir en milieu rural, afin d’enrayer la fracture territoriale et le déclin des campagnes et de leurs savoir-faire. Elle entend resserrer les liens intergénérationnels et entre urbains et ruraux, en proposant des activités culturelles encourageant la transmission et le lien social.

L’association est installée à la ferme-hameau du Rutin, à côté de Cérilly (Allier). Outre l’enrichissement des activités du site, initialement dédié à l’élevage de moutons, cette implantation a permis la rénovation du bâti existant sur la base de techniques traditionnelles. Par-delà ce lieu-dit, Polymorphe corp. travaille avec des acteurs locaux : elle ouvrira fin 2023 un tiers-lieu en partenariat avec la commune de Cérilly et une autre association locale. Ce nouveau cœur de village proposera des activités dédiées à la culture, à l’alimentation et au numérique.

Si les résidences d’artistes et la programmation culturelle constituent sa raison d’être, Polymorphe corp. les conçoit en symbiose avec son territoire d’implantation, l’un devant nécessairement nourrir l’autre. La campagne est envisagée comme un terrain idéal pour repenser nos modes de production et de consommation pour faire face à l’urgence écologique. L’association organise donc chaque année des stages destinés à transmettre et partager des techniques de permaculture, ou bien des chantiers d’éco-rénovation, à la ferme du Rutin. Ce volet d’activité, mixant les publics (habitants et collégiens de Cérilly et des communes alentour, ou bien issus de grandes métropoles urbaines plus éloignées) et les générations, a été soutenu financièrement par la Fondation d’entreprise Rustica en 2022.

Replanter des haies : un enjeu d’avenir pour le Bourbonnais

L’équipe de la Fondation s’est rendue au Rutin le 9 décembre dernier. L’équipe associative, accompagnée par Valérie Sainrat, qui travaille à la ferme, y accueillait des éco-délégués et membres du Club nature du collège François Péron de Cérilly. Une quinzaine d’élèves au total, désireux de sensibiliser leurs camarades à la protection de la nature et d’agir à leur échelle. Ils ont déjà à leur actif un festival du documentaire environnemental au sein du collège, ou encore le projet « Briquette Poulette », qui vise à transformer les papiers usagés du collège en briquettes de chauffage. Les bénéfices de leur vente sont réinvestis en achat de poules, qui consomment les restes de la cantine et dont les œufs sont à leur tour vendus au profit des Restos du Cœur. Un bel exemple d’économie circulaire et solidaire.

La journée s’inscrit dans une démarche de sensibilisation à un enjeu territorial : la disparition des haies dans le Bourbonnais. Au cours des dernières décennies, celui-ci a pâti du remembrement agricole : le bocage a souvent laissé place à de grandes parcelles, considérées comme plus adaptées à une exploitation mécanisée. Valérie Sainrat en fait elle-même le constat : « Le bocage a diminué en kilomètres linéaires, mais aussi en hauteur. Or non seulement il est utile à la préservation de nos sols, mais c’est aussi lui qui fait la beauté de nos paysages. Sa destruction a aussi un impact environnemental, car les haies avaient pour effet de freiner les vents et de diminuer la chaleur. Si on ne le préserve ou on ne le restaure pas, le risque c’est d’accroître un phénomène de désertification dans le Bourbonnais. »

A leur arrivée, les élèves font l’inventaire des atouts des haies : gîte et couvert pour la petite faune, ombrage pour les animaux de la prairie, absorption de CO2, limitation de l’érosion des sols… Une connaissance fine pour des jeunes âgés de 12 à 15 ans, acquise au cours d’une rencontre avec un membre de l’association de préservation du bocage local 3B (Bouchures, Bocage, Bourbonnais).

 

La matinée se poursuit avec le visionnage d’un documentaire sur la régénération naturelle assistée, puis une observation de la haie replantée en 2019 au Rutin. Valérie Sainrat en explique le choix d’essences, conjuguant espèces locales et espèces méditerranéennes comme le chêne-liège, peut-être plus adaptées au climat futur.

Dans l’après-midi, les élèves sont invités à donner corps enseignements du matin, à travers un chantier participatif de replantation de haies. Le temps est au grand froid, et Pierre Gernet, co-président de Polymorphe, a préparé le terrain avoisinant la ferme pour faciliter la tâche des élèves. Aubépines, prunelliers, noisetiers, érables champêtres, chênes : des dizaines d’essences locales sont mises en terre par le groupe, puis protégées du froid par un paillage en laine de mouton, directement récupérée sur la ferme.

Pour conclure la journée, les élèves sont remerciés pour leur investissement dans un projet d’avenir : d’ici quelques années, les haies plantées auront façonné un nouveau paysage au sein de la ferme-hameau du Rutin. Cette expérience apprenante nourrit en retour d’autres projets du collège. Au cours de la journée, caméra au poing, des membres de sa classe média auront pu réaliser des interviews afin d’enrichir leur reportage « Le bocage : notre patrimoine », accessible en ligne sur Youtube.

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